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Anka Felis
Anka Felis
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Date d'inscription : 07/03/2015
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jean ainsley - amandine  Empty jean ainsley - amandine

03.11.18 12:13

-ˏˋ Jean Ainsley ˊˎ-
- she was powerful not because she wasn't scared, but because she went on so strongly despite the fear. -
♡ ♡ ♡
nom, surnom: jean ainsley, billie (jean) pour les comiques. âge: vingt deux ans. mais plutôt huit en réalité, tant elle a l'impression que sa vie n'a commencé qu'en écosse. avant, elle s'est contentée de survivre, d'asphyxier dans une famille toxique et nauséabonde, victime de la violence du père. naissance: doire (derry), irlande du nord, royaume-(dés)uni à la frontière de cette irlande chérie qui cristallisait toutes les frustrations d'un père lâche, dopé à la guerre sans être capable de la faire mais trop violent pour accepter la paix bancale. nationalité: irlandaise. à la maison, elle se mangeait des torgnoles si elle osait se considérer comme britannique. pourtant, elle se considère écossaise, le pays qui l'a accueillie et offert une renaissance. origines: irlandaise, point. la fierté de ce peuple opprimé par l'envahisseur l'a toujours empêchée de se pencher plus loin, malgré sa peau dorée et ses yeux sombres, loin de la blancheur d'opaline de ses voisins. et ça tombe bien parce que jean s'en moque, d'où elle vient, d'où elle va. elle se laisse porter par le vent dans l'indifférence générale. occupation: esclave moderne. femme de chambre au prestonfield house hotel, là où ça pue le luxe et les clients irrespectueux après avoir officié plusieurs années dans son pendant moins reluisant. jean, elle n'a jamais fait d'études, n'aspire à aucune carrière florissante. elle a débarqué de son irlande natale avec un retard scolaire ahurissant, la faute à ses absences répétées pour cause de violences, ou de grossesse indésirée... un retard qu'elle n'a jamais réussi à rattraper tout à fait, éprouvant pour le système scolaire une forme aiguë de désintérêt. jean a compris très tôt que le système ne l'aiderait pas (au premier bleu au coeur) et a décidé qu'elle ferait sans lui. tant pis pour la culture, tant pis pour le salaire, elle travaille sans passion mais avec acharnement. et si elle ne tire pas son épanouissement de l'hôtel, jean garde plusieurs enfants, presque tous les soirs. peut-être est-ce une forme mouvante de culpabilité qui l'assiège, mais elle ressent un amour profond et une connexion singulière envers les petits sur lesquels elle veille. elle a la fibre maternelle, les aime et en est aimée en retour. parfois, lorsqu'elle observe leurs respirations apaisées, jean regrette. elle regrette d'avoir abandonné le sien en irlande, de n'avoir pas su l'aimer, lui innocent des fautes de son géniteur...situation financière: chaotique. jean gagne peu et dépense tout, dilapide en possessions matérielles ce qui lui a manqué toute sa vie et offre beaucoup trop à ses proches. statut civil: mordue jusqu'à l'âme. elle l'aime avec une dévotion sans cesse renouvelé et même si parfois elle le déteste au point de vouloir l'euthanasier ce chien enragé qui lui a sauté à la gorge, jean aimerait seulement le sauver de lui-même. parce qu'elle, elle ne marche pas au coup de coeur, au coup de foudre, au coup de cul, elle marche à l'aura qui aimante, au mystère de l'attraction la plus brute. derrière ses allures mutiques et ses regards inflammables, jean aimerait s'unir comme les oiseaux : pour toujours. elle ne recherche pas un homme, pas un amant, mais quelqu'un capable de lire jusqu'à son âme et de s'y retrouver prisonnier volontaire. un partenaire. un égal. le sexe ne lui suffit pas, l'effraye parfois, l'amour mièvre, chevaleresque la mortifie. elle a besoin de plus, de cette connexion qui n'existe que dans les âmes soeurs, ces êtres condamnés à chercher leur moitié perdue jusqu'à la fin des temps dans une souffrance innommable. et quand elle a débarqué ici, affaiblie par sa détresse colossale, sa fragilité borderline et puis son ventre déchiré, elle l'a reconnu tout de suite, keir. et elle l'a su, qu'il serait à elle qu'il était elle, en quelque sorte. et putain, jean, elle le respire keir, elle le déteste souvent mais l'aime toujours. même lorsqu'il va trop loin, même lorsqu'elle devient furie, même lorsqu'elle croit qu'ils n'en reviendront jamais, des abysses où ils s'enfoncent. orientation sexuelle: étrangement hétérosexuelle. elle qui a connu le pire des hommes a cru qu'elle ne saurait jamais en aimer un. mais le rejet épidermique n'a duré qu'un temps et même si ses relations avec les hommes sont chaotiques, difficiles, toujours sur le fil, jean n'a jamais éprouvé quoi que ce soit pour une femme. traits de caractère: vulnérable, recentrée sur elle-même, hypersensible, manque de discernement, terriblement dépendante à son entourage mais étrangement solitaire à la fois, sur le fil en permanence, mère teresa bancale au besoin maladif de maintenir son entourage à flots même si c'est risquer la noyade, abîmée, instinctive, protectrice, excessive, magnétique, instable, attentive, honnête jusqu'à la franchise brutale, lunaire, sibylline. le calme et la tempête. douce et forte, sauvage et docile, violente et vulnérable, mutique et à fleur de peau, sensible et dure, impulsive et pourtant dans la retenue, jean est un paradoxe, une contradiction, un mélange hautement inflammable qui n'a pas sa place ailleurs que dans un labo de chimie. jean, elle est monochrome, tout ou rien, blanc ou noir mais jamais en couleurs. silencieuse et poétique, hystérique et tragique, elle a les fêlures palpables et un détonateur juste à côté du coeur. jean est brisée au-delà du réparable, bien au-delà de ce que perçoivent en filigrane ceux qui ignorent tout de son passé. elle a recousu ses déchirures sur le tard, à la va-vite, sans réel talent et chaque pas lui coûte. tout est compliqué, tout est obstacles et derrière sa pugnacité, son acharnement, jean a la lucidité suffisante (et un rien fataliste) pour réaliser qu'elle ne sera jamais tout à fait du monde des vivants. une fleur: un tournesol. jean ne déploie ses pétales que face à la chaleur humaine. une chanson: un long silence, justement. un animal: sans doute une proie fébrile mais résiliente. un moment de la journée: l'aube. jean déteste le crépuscule qui signait souvent l'éveil du monstre paternel. la nuit l'angoisse, le jour l'apaise. une odeur: le sucre vanillé. doux et entêtant, suffisamment prégnant pour marquer les esprits. avatar: courtney eaton. groupe: autumn. type de personnage: inventé

-- I know I'd go back to you
2/12/2003 papa m'a réveillée en sursaut. ou alors c'est son odeur de whisky qui m'a réveillée, je sais plus. il sentait fort en tout cas, mauvais, et puis il avait les mains qui tremblent et ses yeux fous que je déteste. j'ai pas voulu me lever. j'ai essayé de négocier mais papa, il déteste ça : c'est pour les faibles. nous, on abandonne pas, rien, jamais. c'est ce qu'il dit toujours mais c'est stupide parce qu'il a tout abandonné, lui, à commencer par la vie. ou c'est peut-être elle qui veut pas de lui et je crois que je peux la comprendre après tout. en tout cas, papa ça l'a pas amusé ma seconde de rébellion et il m'a passé l'envie de recommencer !!! maman dit que je peux pas aller à l'école avec mon quocar (je sais pas comment ça s'écrit, tu le sais toi ?) et je fais semblant d'être très fâchée mais ça m'arrange, même si ça fait un peu mal. j'aime pas l'école. les autres ont des jeux stupides, ils sont méchants et la maîtresse me fait toujours copier des lignes parce que j'entends rien. c'est pas vrai. j'entends mais j'écoute pas vraiment. c'est juste qu'il y a tout un monde dans ma tête et qu'il est plus fascinant que les multiplications qui servent à rien. en plus, je suis toujours fatiguée à cause des entraînements nocturnes de papa. hier, il faisait froid et comme papa était impatient, il m'a pas laissé le temps de m'habiller. j'suis sortie dehors en pyjama, j'avais froid. papa il disait que j'avais peur comme un bébé mais c'est faux !! j'ai pas peur du noir, c'est joli l'obscurité, c'est rassurant, c'est comme fermer les yeux très fort et imaginer que si on ne voit rien, rien ne peut nous voir en retour. papa m'a glissé une lettre cachetée et m'a dit de courir le plus vite possible pour la remettre avant qu'elle ne s'auto-détruise. je lui ai répondu que je comprenais pas comment une lettre pouvait disparaître toute seule et il m'a dit de la fermer. je savais même pas où aller mais papa m'a guidée en voiture, phares éteints, pour me mordre les chevilles si je traînais trop. il disait qu'on allait empoisonner ces connards d'anglais avec un redoutable poison et que l'IRA reprendrait les armes en ayant vent de sa bravoure. un truc comme ça. j'écoutais pas trop, parce que je pensais qu'à l'arme entre mes mains, je sentais mon coeur qui pulsait juste là, sous mes phalanges, et ça m'a donné envie de regarder, juste un peu. devant la maison, quand papa m'a oublié une minute, j'ai déchiré l'enveloppe, le coeur battant pour jeter un oeil rapide. moi aussi, j'aimerais savoir faire du poison. j'en glisserais dans la bouteille de papa, quand il commence à tituber. pas beaucoup, juste assez pour l'endormir avant qu'il ne laisse la bête en lui nous dévorer tous. dedans, y avait une lettre que j'imaginais pleine d'insultes (je l'ai même pas lue tu vois, j'suis pas très curieuse malgré ce que maman me reproche toujours) et puis de la poudre. fine. blanche. qui sentait rien du tout. mais elle était dangereuse, peut-être même super-fatale et ça a m'a électrisée. tu sais un peu comme aurore quand elle a le besoin vital de toucher le fuseau ? moi, pareil !! j'ai glissé mes doigts minuscules à l'intérieur et j'ai cru que mes jambes allaient se dérober tellement j'en avais envie. et puis sans réfléchir, j'ai goûté. juste de la pointe de ma langue, avec le boumboum de mon coeur qui me vrillait les oreilles et les tempes. je me suis dit que j'allais peut-être mourir. ou juste frôler la mort et vivre une expérience incroyable. mais non. ça avait un goût de farine. papa s'était trompé ?? il allait être contrarié si jamais ça marchait pas, alors il a fallu que je lui dise. j'ai cru bien faire. mais je crois qu'il s'est juste senti un peu bête et ça lui a pas fait plaisir. je gâche toujours tout, qu'il a dit. et d'autres trucs. j'ai pas tout écouté parce qu'il était essoufflé à force de me bourrer de coups de pied et moi, j'arrivais plus à respirer. et puis, il est parti. il m'a laissée toute seule recroquevillée dans l'herbe trempée, à crever de froid en essayant de contrôler mes larmes parce que papa il dit toujours que c'est les fiottes qui pleurent. je sais pas ce que c'est mais je veux pas en être une !!
il est revenu. longtemps après. tellement longtemps que je me suis fait pipi dessus, parce que j'osais pas enlever mon pyjama dans l'herbe à cause des bêtes et j'avais très très envie. ça l'a énervé tellement fort qu'il m'a arraché une grosse poignée de cheveux en me tirant jusqu'à la voiture. du coup, ça fait neuf jours que je loupe l'école parce que j'ai des croûtes moches sur le visage et des hématomes comme une galaxie sur mon flanc. ça dessine des constellations, comme des dizaines de petites étoiles sur ma peau, j'aime bien. mais c'est douloureux et je suis fatiguée du monstre à l'intérieur.
moi, je voudrais juste un papa.

11/03/2008 pour la première fois de sa vie, mon père a eu raison. ça fait même pas six mois que je suis devenue une femme, comme l'a dit ma mère avec cette espèce de ferveur dans la voix que déjà, je suis une traînée. comme papa l'avait prédit, parce que toutes les filles sont rien que des putes. c'est ce qu'il a dit, lui, en remontant son futal pendant que je lui criais que j'allais le tuer. enfin, j'avais l'impression de hurler jusqu'à en perdre haleine mais je crois que ma voix n'était qu'un mince filet étouffé par les sanglots qui coulaient comme une inondation. comme si ça n'allait jamais s'arrêter jusqu'à ce que je finisse là, flaque sur le bitume.
et pourtant, je ne voulais pas. j'ai sa chair sous mes ongles tellement je voulais pas et s'il m'avait pas empêché de crier, je l'aurais mordu jusqu'à le faire saigner, lui aussi. je te jure que je l'aurais fait. mais il était trop fort et j'ai pas réussi. alors au bout d'un moment, j'ai seulement arrêté de bouger, un peu comme un tronc. ou un objet. j'ai essayé de sortir de moi-même et je crois que j'ai presque réussi à un moment, à flotter au-dessus de la scène, au-dessus de mon corps charcuté pendant qu'il me défonçait. j'arrive pas encore à utiliser le vrai mot, le mot moche, celui en V qui rend le tout bien trop vrai. j'ai cru mourir, pendant un moment, je me suis sentie si désensibilisée de moi-même, en lévitation et j'ai cru que j'étais en train de mourir, que je pouvais pas supporter ça, que c'était trop. j'ai été soulagée et j'ai fermé les yeux aussi fort que je pouvais pour partir plus vite. mais ça n'a pas fonctionné. mon coeur s'est remis à battre la chamade et après un son strident à m'en percer le tympan, j'ai à nouveau perçu sa voix, ses halètements de gros porc et son souffle dégueulasse contre ma peau.
je me suis dit qu'il allait me tuer après. qu'il allait prendre peur, paniquer. je me souviens de cette grosse pierre, pas très loin. pas assez proche de moi pour que je puisse l'attraper en étant clouée au sol, même si à chaque coup de butoir je m'imaginais en train de lui écraser la cervelle au rythme de ses reins. mais assez proche néanmoins pour que lui s'en saisisse. j'aurais préféré. j'aurais préféré mourir que de vivre en ayant l'impression d'être morte. j'ai l'impression qu'il m'a volé un truc, ce connard. et c'est pas une question de virginité et toutes ces conneries, j'en ai rien à secouer. c'est pas ça. c'est comme s'il avait perforé des centaines de milliers de petits trous sur son passage, à l'intérieur. aussi minuscules qu'une tête d'épingle et qu'en permanence, je m'écoulais en-dehors de moi, tu vois. j'ai l'impression de me perdre. de m'effacer, de m'estomper du paysage comme si une vitre opaque me séparait du monde. depuis que j'ai senti son foutre dégueulasse entre mes jambes (je savais même pas ce que c'était putain !!!) c'est comme si ma machine était enrayée et pigeait encore moins que d'habitude, entendait moins, ressentait moins ou plus. mais pas correctement. jamais correctement. le voile entre eux et ma réalité est troué, je crois. j'ai même des hallucinations en pleine journée, parfois. ça dure peu, le temps d'un battement de paupière mais ça a l'air tellement réel. quand je croise des inconnus, même une seconde, parfois ça m'arrive. j'ai l'impression de le voir, lui. ou le sentiment qu'il va leur arriver un truc de grave. de très grave. mais c'est à moi, qu'il arrive que des merdes. j'ai pas encore osé le dire à quelqu'un. les débiles de l'école pigeraient pas, elles en reviendraient pas que je sois la première à niquer alors qu'aucun garçon ne me trouve jolie. elles comprendraient pas que c'était comme un assassinat, que j'ai eu l'impression que mes entrailles se déchiraient et qu'il a bousillé quelque chose là-dedans. c'est comme s'il avait baisé mon crâne et fait péter tous les verrous.
je me souviens précisément de sa tête. il devait avoir vingt, vingt cinq ans, un truc comme ça. et le pire c'est que je crois qu'il était beau ??? je dis je crois parce que j'ai vu son visage déformé par la rage, sa veine saillante au front que j'avais envie de déchiqueter et ses yeux glacés et incendiaires en même temps, comme ceux de mon père lorsqu'ils se révulsent. mais si je le recroise, je le tue. c'est une promesse. j'ai gardé ma culotte dégueulasse, sous mon matelas. je ne sais pas trop pourquoi, mais il y a un peu de lui dessus. j'espère que ça lui portera malheur.

21/01/2009 je suis désolé de t'avoir délaissé mon journal, mais ma mère me forçait à rester alitée, les derniers mois... elle m'a vu me frapper le ventre et sauter à pieds joints pour faire tomber ce parasite sur le plancher. elle est entrée dans une colère noire avant de m'assigner au pieu et de passer sa vie à me regarder avec ses yeux de merlan frit. j'ai jamais vu maman être énervée, avant ça. elle est tellement faible... mais on rigole pas avec la vie, apparemment. sauf avec la mienne, lol. quand je me suis mis à avoir la nausée presque tous les matins, que mes seins ont poussé d'un coup, moi qui n'en avait pas encore, lourds et douloureux, elle a tout de suite compris, bien avant moi. elle a dit que j'avais péché mais elle était pas vraiment déçue, plutôt... lasse en fait. et puis elle a parlé de marie-madeleine qui était une pute mais une pute sympa avec jésus ou j'sais pas quoi et j'ai hurlé que j'étais pas une pute, que j'avais rien demandé. qu'il m'avait rien demandé. ça lui a coupé le sifflet, à cette conne. je pensais qu'elle serait un peu compatissante mais elle a rien dit, protégée par l'air neutre, grave, curaillon en fait, qu'elle arbore toujours. avant même d'aller voir le médecin, c'est chez le père clifton qu'elle m'a emmenée. pour me confesser ??! c'était n'importe quoi, putain. je lui ai craché à la figure, à son prêtre de merde et il a dit que j'étais égarée, mais pas perdue. moi je croyais que s'égarer, c'était justement se perdre mais quand on était bourgeois et qu'on parlait bien. apparemment, y a des subtilités que je ne connais pas et ça me fait une belle jambe de le savoir. j'étais en cloques à treize ans stp, je m'en fous des éléments de langage. bref, il était gentil ce type. il a essayé de me ramollir la cervelle, de me faire avaler des mensonges comme quoi cet enfant serait ma rédemption. que dieu m'avait offert la vie et que ça voulait dire qu'il me pardonnait, qu'il avait de grands projets pour moi. je sais pas pourquoi je l'ai cru. j'ai été très bête, docile. mais il était gentil, ça a suffi, surtout quand à côté, papa est rentré dans une colère noire, a cramé toutes mes fringues et jeté à peu près 90% des trucs dans ma chambre. heureusement qu'il connaît pas mes planques parce que tu serais plus là.
bref. tout ça pour dire que le bébé a poussé en moi comme une mauvaise herbe alors que j'en voulais pas du tout. j'ai essayé de le rejeter de toutes mes forces. me suis concentrée pour pousser très fort, en permanence, je me suis frappé le ventre, j'ai sauté en l'air et je lui ai parlé, toute la grossesse, je lui ai dit des horreurs comme quoi il était pas le bienvenue et qu'il devait se casser de là. mais il a rien écouté. alors finalement, j'ai appris à l'aimer, un peu. à me dire qu'il était comme moi, une ortie, un parasite solide et un peu bizarre sans doute. je me suis dit qu'il allait peut-être me guérir et qu'on s'épaulerait tous les deux. je savais que c'était des conneries mais j'ai quand même essayé d'y croire pour m'occuper parce qu'entre mes affaires jetées par papa et mon interdiction formelle de sortir pour pas être vue dans ma condition je me suis pas mal ennuyée jusqu'à l'accouchement.
et c'était horrible. quand on me l'a collé entre les bras, un espèce de petit gnome sanguinolent et poisseux, je me suis convaincue que j'allais l'aimer. mais non. il avait ses yeux. et son nez. et sa bouche. mais ses yeux surtout. ses grands yeux qui me fixaient et que j'imaginais dans vingt plombes se vider les burnes dans une gosse qui l'implorerait d'arrêter. il est tombé. j'ai pas fait exprès, j'le jure. je ne l'ai pas jeté, mes bras l'ont lâché, j'ai perdu le contact avec la réalité, parce que je l'ai vu, grand, devenir tout ce qui me faisait peur. j'ai su que je l'aimerai jamais et l'idée m'a apaisée. je me suis sentie pour une fois très calme et sereine alors que tout le monde s'agitait autour de moi et que le pauvre bébé hurlait au sol, face contre terre. heureusement, l'infirmière l'a récupéré et quand il est sorti, loin, j'ai dit à ma mère que je pouvais pas. que j'en voulais pas. que si elle me le laissait, il allait finir comme minnie. minnie, c'était notre chat. un jour elle est rentrée très abîmée et elle vomissait du sang. je l'aimais beaucoup et je savais qu'elle souffrait alors je l'ai caressée longtemps, jusqu'à ce qu'elle me lèche les doigts avec sa langue râpeuse et puis j'ai serré son cou très fort. jusqu'au crac. j'avais neuf ans et je croyais bien faire mais ma mère a été furax, tu te rappelles ?
j'ai renoncé au bébé. je lui ai même pas donné de prénom, j'avais pas envie. ma mère m'a indiqué être déçue et inquiète pour mon âme et je lui ai balancé qu'elle avait raison de l'être. enfin si je te raconte tout ça c'est parce que je ne sais pas quand je vais te retrouver. ce soir, c'est mon dernier soir ici. maman a honte. les gens parlent beaucoup et les bruits de couloir finissent toujours par rejoindre la vérité et ils ont vite raconté que la gamine ainsley était engrossée. elle a dit qu'il fallait que je parte vivre chez oncle doyle pendant un moment, son frère qui vit en écosse. elle a dit que c'était une idée de papa, que j'étais plus sa fille, qu'il voulait pas d'une pute sous son toit. qu'elle ne pouvait rien y faire.
qu'elle avait essayé, mais que j'étais de mauvaise volonté ??? que même dieu ne pouvait plus rien pour moi, puisque j'étais incapable de respecter le présent qu'il m'offrait. j'en ai vomi. j'ai senti toute ma rage, toute ma colère, toute ma détresse remonter en bile acide dans ma gorge et se déverser à mes pieds sur les affreux chaussons de maman.
ce soir, je pars. je devrais être triste mais je crois qu'oncle doyle ne peut pas être pire qu'eux. s'ils ne se parlent plus, c'est qu'il a du goût. il a deux enfants, j'espère qu'ils sont gentils.

12/09/2011 je suis désolée de t'avoir abandonné. mais j'ai quinze ans maintenant et je crois que je n'ai plus besoin de toi. c'est horrible à dire parce que c'est comme abandonner une part de moi. pas la plus jolie, pas la plus saine, mais la plus authentique, peut-être. merci de m'avoir aidé, merci d'avoir été là quand j'avais l'impression que mon existence serait une succession d'horreurs. mais maintenant, ça va. pas tout le temps, bien sûr, je ne serai probablement jamais tout à fait normale, ni même entièrement heureuse mais je crois que ça ira. et puis maintenant, je suis loin d'eux alors c'est plus facile d'apprendre à vivre avec une vraie famille. contrairement à mes craintes, les enfants sont gentils et puis doyle... il l'est encore plus. il sait tout, absolument tout, je peux me confier à lui plutôt qu'à toi.
mais avant de t'abandonner pour de bon, de te jeter pour être certaine que personne ne te lira jamais, j'aimerais bien te dire la seule chose que je ne pourrai jamais lui avouer. tu te souviens, quand je t'ai écrit que j'étais amoureuse et que je savais qu'il était à moi. pour moi ? moi oui, c'était même pas deux mois après mon arrivée ici parce que quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai senti le truc. ce truc que je voulais tellement. tu sais, un espèce de bordel à l'intérieur, qui fait des noeuds avec tes entrailles et susurre à tout ton corps d'aller respirer le sienr ? ouais, ça. et bien c'est confirmé. je crois que keir est mon parfum préféré : mais c'est celui de ma cousine aussi. y a qu'à voir comment elle le regarde. et elle a été si chouette avec moi, que je pourrai jamais lui faire ça. jamais. mais je crois que je l'aime. bien sûr, y a des fois où je le déteste parce que c'est quand même un gentil abruti mais même la haine c'est une forme d'amour. c'est même une forme d'amour plus forte encore que les jolis sentiments je pense. c'est plus absolu, plus authentique, moins facile à réprimer. alors même quand il m'donne envie de lui coller des baffes, il me plaît. et puis il me comprend, c'est le plus important. ou il m'comprend pas des masses mais en même temps, il saisit l'insaisissable tu sais. je sais pas comment expliquer. j'ai l'impression qu'il y a les gens et nous. les gens, ils sortent d'un joli moule identique, ils ont des voix et des visages différents mais à l'intérieur, quand tu les ouvres de haut en bas, ils sont presque tous pareils. le même corps, les mêmes rêves, les sales espoirs qui finiront déçus, les mêmes peurs et la soif de sécurité, de stabilité, de confort. ils ont envie d'argent, d'amour, de voyages et plus que tout, ils crèvent d'envie d'être heureux. ils courent après le bonheur comme des imbéciles et ça me dégoûte. ou peut-être que je suis un peu jalouse, parce que je reviens de trop loin pour l'insouciance. et puis de l'autre côté, t'as keir et moi. on sort d'un moule complètement pété, on est des erreurs systèmes dans une machine parentale brisée, alors forcément tout s'est mélangé les pinceaux pour créer des trucs chelous incapables d'imiter les autres. incapables de fonctionner correctement. avant keir, je me sentais tout le temps seule, comme un animal en voie d'extinction, un truc trop rare pour mourir mais trop étrange pour vivre tu sais. et maintenant, je sais que c'est le cas mais que je suis pas la seule à être bancale, à être un peu vide, un peu à l'ouest. y a keir et sa colère, keir et sa solitude qui pèse lourd, keir et ses plans foireux.
y a lui et moi contre le reste du monde et un jour, on arrêtera de prétendre.
peut-être.
j'espère.

-- gods and monsters jean a été élevée dans la religion, la foi et les croyances, l'autorité naturelle d'un seigneur et le caractère pieux, soumis, inhérent aux femmes pour effacer le péché originel. malgré la messe le dimanche, les privations durant le carême, le bénédicité à midi et puis la prière du soir... elle n'a jamais cru en dieu le père et en jésus christ, martyr parmi les martyrs, sacrifié pour elle. par contre, elle a cru rapidement en son antithèse la plus absolue en la personne de son père, le possédé. mais papa ne croyait pas en dieu, c'était l'apanage d'une femme trop faible pour ne pas perdre pied si elle abandonnait ses croyances. -- sex on fire passée de gamine à femme bousillée à treize ans à peine sans avoir connu l'envie, le désir, les baisers pressants et le coeur qui bat entre les cuisses, jean est toujours sur le fil en ce qui concerne la baise. elle oscille, elle tangue, incapable de se stabiliser. elle alterne entre le besoin de te dévorer, te respirer, de chasser à coups de rein les derniers éclats de lui à l'intérieur pour reprendre le contrôle d'elle-même et la violence mal contenue si tu la touches sans qu'elle ne t'ai clairement invité à le faire. ou juste si tu la touches. douce ou sauvage, chaude ou glaciale, soumise ou dominante, il est difficile de savoir comment elle réagira dans l'intimité tant elles semblent être plusieurs à l'intérieur, à se partager les orgasmes et les désillusions. le sexe avec jean est toujours un combat auquel elle s'abandonne avec délice ou contre lequel elle lutte bec et ongles, jusqu'au premier sang. y a qu'avec keir que son corps n'est jamais un champ de bataille. c'est différent. naturel. organique. incandescent, voluptueux. naturel comme ça devrait toujours l'être. pourtant elle a connu des hommes plus scrupuleux, plus tendres, plus sensibles aux cicatrices visibles et invisibles sur son épiderme. mais jean ne choisit pas les réactions de son corps en souffrance. elle les subit, tâche de les comprendre, de les appréhender. -- fake plastic trees jean aime les tatouages, comme autant de pansements pour cacher ses déchirures, les traumatismes visibles. à l'intérieur de son bras gauche s'épanouit le cycle de la lune, alors qu'un croissant se niche contre l'os tout fin de son poignet. par provocation, par exorcisme une croix retournée fleurit dans sa nuque et un loup stylisé, géométrique, orne son flanc droit. -- en vrai j'ai pas le courage d'en rajouter, déso.


-- prénom, surnom ou pseudo ?aikririssi. -- âge et pays ? le pays de la bonne bouffe. -- couleur préférée ? le jaune. le jaune c'est la vie, y a plein de nuances trop jolies, c'est lumineux, chaleureux ça donne bonne mine et la pêche et c'est la vie, voilà. -- ce qu'il y a dans ton sac ? tu peux pas test, mon sac pèse cinq kilos. -- un petit détail physique ? les narines les plus petites de l'histoire, probablement. -- ton endroit préféré ? je suis bien partout. -- un porte-bonheur ? nope, c'est pour les faibles (je dec c'est la jalousie de ne pas en avoir qui s'exprime). -- des animaux de compagnie ? yay, mais je préserve son intimité (il est un peu famous). -- tes hobbies ? je me découvre quotidiennement de nouvelles passions, j'en ai bien peur. -- un morceau choisi ? la flemme un peu.
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