(francke #3) spring fever

le printemps est enfin là, et il n'en fallait pas plus pour les confréries de columbia pour décider conjointement d'organiser une soirée, tout le monde est bienvenue, faisant partie ou non d'une des maisons de l'université. un peu à cran par rapport aux études et surtout son patron qui devient de plus en plus exigeant, fran avait bien besoin de ça pour décompresser un coup. le thème avait été annoncé quelques jours auparavant, "spring time", très original, on se demande combien ils étaient pour le brainstorming. bref, fran avait opté pour une petite robe à fleurs et des docs martens noirs, sa célèbre petite couette sur la tête et une veste en cuir histoire de ne pas trop se les geler non plus. elle avait décidé d'y aller seule, se doutant qu'elle risquait de croiser des gens qu'elle connaissait durant la soirée et au pire elle prendrait une bière, ferait le tour du propriétaire et repartirait avant minuit. ce ne fut pas très compliqué pour elle de trouver l'endroit où se passait la fête, la musique était tellement forte et les lumières néons tellement intense que même à l'autre bout de new york ça devait être visible. elle pénétra dans la bâtisse, se faufilant entre les gens qui discutaient, les mecs déjà alcoolisé à vingt deux heures et les couples qui ne savaient visiblement pas contenir leurs hormones. en chemin elle aperçu des visages connus, elle ne s'arrêta pourtant pas longtemps, juste assez pour dire bonjour et les banalités habituelles. une fois arrivée à ce qui servait de bar, elle saisit une bière dans le pack et la décapsula avant de la porter à sa bouche, elle bu une gorgée, observant un peu les différentes scènes qui se déroulaient devant ses yeux.

l'annonce d'une soirée organisée par les quatre confréries n'avait pas tardé à arriver aux oreilles de zeke qui n'avait pas hésité une seule seconde pour déclarer qu'il s'y rendrait. membre légitime des pembroke, il était évident qu'il ne laisserait jamais passer une telle occasion de festoyer. le before immodérément fêté dans la maison de sa sororité, c'est difficilement qu'il se décide à la quitter aux côtés de ses frères pour rejoindre la soirée. vêtu d'une chemise en lin dont les manches ont été soigneusement retroussées et la moitié déboutonnée, il débarque en fanfare pour continuer ce qu'avec les pembroke ils avaient amorcé. musique et lumières au rendez-vous, la fête bat son plein et semble prometteuse. s'il s'amuse sans ceux avec lesquels il a pour habitude de sortir, zeke n'en oublie pas de guetter la foule à l'affut de la moindre tête connue. et c'est celle de frances qu'il fini par apercevoir dans un coin de la salle. frances, en charmante compagnie. et si son premier réflexe est d'aller la rejoindre pour remettre à sa place cet homme qui a tout l'air d'être décidé à passer la soirée avec elle, il prend sur lui zeke. parce qu'il le lui a promis. il lui a promis d'essayer de mieux se tenir, de ne plus prendre la mouche trop vite. depuis qu'il l'a embarrassé une énième fois dans le bar il a fait de son mieux pour se comporter de manière moins impulsive. mais ça le brûle à l'intérieur de la voir avec un inconnu, de la savoir à la merci du prédateur qu'il soupçonne être sans pour autant en avoir la certitude. et fran, elle a pas l'air d'être si receptive que ça à ses avances et ça le fait bouillir intérieurement de se dire qu'un mec pourrait l'emmerder. mais y a une main qui se pose sur son épaule pile au moment il allait craqué. une paume qui s'écrase et qui l'incite à la suivre dans la direction opposée. zeke, il saurait pas dire combien de temps il s'est passé entre le moment où il a assisté à cette scène et celui où il retrouve à nouveau le rapace dans son champs de vision. le nez plongé dans son verre il l'aperçoit s'extirper de la salle et y a son instinct qui le pousse à le suivre. sans un mot pour ceux qui l'accompagne, ses jambes le conduisent droit vers l'extérieur du bâtiment où il retrouve celui dont il rêve de refaire le portrait depuis des heures aux côtés d'une jolie brune qu'il pourrait facilement prendre pour frances tant sa vue est brouillée. c'est sans doute l'alcool dans ses veines qui le fait l'interpeler, la voix roque, presque brisée d'avoir gueuler toute la soirée. hey connard. t'as fini de forcer toutes les meufs à rentrer avec toi ? et il doit pas comprendre ce qui se passe, pas non plus savoir pour qu'elle raison il se pointe devant lui, l'iris brûlant, sombre, et les poings fermés. puis y a cette montée d'adrénaline qui lui fait perde les pédales quand l'autre réplique avec nonchalance. y a cette onde de chaleur qui vient faire frétiller ses membres jusqu'à ses phalanges. il s'en rend à peine compte, zeke, que son poing vient de s'écraser sur la gueule d'ange qu'il est de lui même venu provoquer. que les coups pleuvent tout comme les insultes. autour d'eux un attroupement se forme, on gueule, on encourage pour certain. puis y a des bras qui l'encerclent pour les séparer, des voix qui lui parviennent à peine tant son coeur tambourine contre ses tempes.

plus les minutes passent, plus le monde arrive, frances elle s'est trouvé un petit coin tranquille, présentement adossée contre un mur, sa bière dans une main, son téléphone dans l'autre, elle passe le temps tranquillement. quelque fois des visages connus s'arrêtent pour la saluer mais ça ne dure jamais bien longtemps. mais qu'importe, elle est bien là, ailleurs que devant un bouquin à stresser pour ses exams, ou dans l'arrière boutique de la librairie à ouvrir des centaines de cartons pour ensuite faire l'inventaire des nouveautés. tout ce passe donc très bien, jusqu'à ce qu'un garçon qui devait avoir son âge ou peut être un peu plus se pose devant elle, obnubilée par son portable la brune ne l'avait d'abord pas remarqué. c'est le sentiment de voir quelqu'un lire par dessus son épaule qui l'a sortit de ses pensées. "euuuh...oui ?" elle est hésitante, ne connaissant ni d'eve ni d'adam le bonhomme, elle regarde autour pensant à une énième blague lourde d'un membre de confrérie, mais non, le gars commence à entamer la discussion, poliment d'abord, des banalités encore une fois, une envie de faire connaissance pas réciproque, elle essaye d'être distante, froide dans ses mots frances, mais il ne comprends pas et continue, "écoute, je suis pas intéressée, désolée." elle se décale, pensant échapper au relou qui lui colle aux baskets depuis une dizaine de minutes mais perdus, il revient à la charge, à coup de belle paroles, de non mais je te drague pas je veux apprendre à te connaître c'est tout. fran essaye mais elle perd patience, "bon écoute connard, je t'ai dis non compris ?!", elle tourne les talons, il se vexe, son égo surdimensionné en a sans aucun doute pris un coup, elle l'entend gueuler que c'est qu'une allumeuse et cetera mais elle s'en fous. frances prend donc la décision de rentrer, n'ayant pas envie de faire face à un autre forceur de la sorte, mais avant ça, le froid de la nuit et la bière qu'elle venait de boire entière provoquèrent une envie pressante chez la brune qui s'éclipsa aux toilettes avant son départ prématuré de la fête. une fois son affaire faites aux wc de l'étage, elle descendit sans se douter de ce qu'il s'était passer pendant sa pause pipi, en bas des escaliers elle remarqua que la pièce principale s'était sacrément vidée, d'au moins un quart, puis elle entendit des cris, des hurlements assez bestiaux provenant de dehors. elle passa la porte d'entrée, se faufila autour de l’attroupement et compris qu'une bagarre était en train d'avoir lieu, levant les yeux aux ciels, la brune allait tracer pour rentrer, ne s'intéressant pas à ce genre de chose, jusqu'à ce qu'elle entende une chose qui lui fit changer radicalement d'avis zeke calme toi bordel ! elle fit un demi tour radical, voulant voir si elle avait bien entendu, la bagarre venait de finir, les deux protagonistes ayant été séparés, et la au milieu de la pelouse, zeke le visage en sang. sans réfléchir, elle courut jusqu'à lui, inquiète mais aussi en colère qu'il est pu prendre part à ce genre de chose. "bordel zeke, ça va ?!" fran s'agenouilla devant lui pour examiner les dégâts. même si depuis l'incident dans sa chambre elle avait pris involontairement ses distances, il s'agissait de zeke et jamais au grand jamais elle ne le laisserait dans un état pareil tout seul. elle remarqua un peu plus loin le deuxième garçon avec qui il s'était bagarré et elle le reconnu immédiatement, le relou, mais ce n'était pas le sujet actuel, le plus important c'était zeke. "tu veux que j'appelle les pompiers ? tu saignes beaucoup, j'ai même pas de mouchoirs en plus merde..."

le premier est coup s'écrase contre la mâchoire de son adversaire sans qu'il ne le sente partir. zeke, il est presque plus maître de ses actions tant l'alcool coule à flot tant ses veines. c'est qu'il s'est trop lâché avant de se pointer à la soirée et qu'il a continué à siffler les verres pour faire taire ce petit démon en lui qui lui sommait de retrouver le fauteur de trouble de frances et de lui refaire le portrait. en vain, puisque c'était exactement ce qu'il venait de faire. et si son esprit embrumé tentait à croire qu'il s'en tirerait sans morfler, il avait tord. son premier coup donne place à un autre de la part du pauvre type qui n'a rien vu venir. et c'est une pluie de poings qui s'abat en plein milieu du jardin jusqu'à ce qu'on vienne les séparer. zeke, il se débat sans prendre la peine de regarder à qui appartient les bras qui viennent l'encercler. parce qu'il est trop concentré sur le type en face de lui, obnubilé par sa colère et son désir de vengeance peu justifiée. alors il repousse du coude celui qui pourrait bien l'avoir sauvé. parce que zeke, il est tellement remonté qu'il se serait jamais arrêté de cogner si personne n'était venu pour le stopper. t'arrêtes maintenant ! et y a des paumes qui s'écrasent contre son torse et le fond tomber à terre. et c'est peut être mieux comme ça parce qu'il est à bout de souffle, zeke. que là, au contact du sol avec la tête qui lui tourne, il cherche plus à attaquer. puis y a cette voix qui lui fait relever le regard, arrêter de pester. cette silhouette qu'il voit presque double tant il est amoché. par l'alcool, par les coups, il saurait pas le dire zeke. tout ce qu'il sait c'est que son corps lui fait un mal de chien et que sa tête menace d'exploser. il cligne des yeux et c'est comme si elle lui apparaissait clairement cette fois. frances, agenouillée à ses côtés, le visage soucieux alors que le sien affiche un sourire fier. moi ça va, lui beaucoup moins. qu'il jubile, zeke en reniflant une goutte de sang qui s'écoule de sa narine. il a pourtant pas de quoi être fier, même s'il s'en sort bien mieux que celui qu'il a commencé à attaquer. nooon, ça va je t'ai dit. faut juste que je me ... relève. qu'il marmonne en tentant une manoeuvre pour se redresser. et il tangue dangereusement, zeke, pas très à l'aise sur ses pieds. ok, c'est bon. et il soupire, parce que son souffle lui revient trop lentement. la foule qui s'était agglutiner autour d'eux commencent à partir, retournant aux festivités après avoir profité du spectacle improvisé. on s'occupe du type en face, mais c'est la dernière chose à laquelle il fait attention. parce qu'y a fran à côté de lui et qu'il est bêtement tout fier de l'avoir venger. pourquoi tu veux un mouchoir ? y a ma chemise, on s'en fout elle ira à la poubelle. caprice de riche qui ne craint pas d'esquinter une chemise valant un mois de salaire pour certains américains. zeke, il peut s'en acheter des dizaines d'autres alors pourquoi s'en formaliser. cette chemise qu'il retire avant de la tendre à fran. tiens, pour t'essuyer. parce qu'il sait même plus pour qu'elle raison elle cherchait un mouchoir, qu'il est bien trop ivre pour se soucier de son état actuel.

frances est là, à genoux à ses côtés, scrutant les moindres parcelles de son visage, en plus des quelques ecchymoses elle pouvait déceler des écorchures et il fallait désinfecter ça au plus vite avant que ça ne s'infecte. la brune se désintéressait totalement du monde autour, des gens qui passaient scrutant avec curiosité zeke, des chuchotements, elle s'en foutait parce que la seule chose qui comptait à ce moment précis c'était zeke. fran sentait son coeur battre à mille à l'heure tant l'angoisse avait été intense, le voir comme ça au sol, en sang, elle ne s'y attendait pas et elle aurait préféré que cette scène n'arrive jamais. elle comprit vite que l'alcool avait eu un rôle à jouer quand elle le voit tituber en se relevant, tenant à peine debout, le choc des coups mélangé à la boisson consommée en trop grande quantité, ça ne fait pas bon ménage. elle se redresse à son tour, attrapant son bras pour ne pas qu'il tombe et se blesse. puis là il commence à tenir des propos incohérents qui font froncer les sourcils de la brune, le voilà torse nu, la chemise au bout du bras en offrande pour frances. "zeke je m'en fou de ta chemise, c'est toi qu'il faut soigner !" dit elle en haussant le ton. "bon vient avec moi on va aller te nettoyer dans une salle de bain." elle ne lui laissa pas le choix, elle passa le bras du jeune homme autour de son cou pour qu'il tienne à peut près debout. ne voulant pas prendre de risque, elle se mit en quête d'une salle de bain au rez de chaussée, elle ne se voyait pas faire monter zeke à l'étage, après avoir ouvert quatre ou cinq portes, bingo le saint graal. elle installa zeke sur le rebord de la baignoire, le faisant s'accrocher sur ce même rebord pour ne pas qu'il défaille le temps qu'elle trouve une serviette à humidifier pour nettoyer le sang sur son visage. "ok ça risque de piquer un peu..." elle déposa tout d'abord la serviette sur son font, débordant sur un premier sourcil, elle l'entendait serrer les dents et ça lui faisait si mal au coeur, "je suis désolée..." murmura t-elle tout en continuant son nettoyage en douceur, la serviette auparavant blanche se trouvait maintenant imbibée de rouge sang. elle devait maintenant s'occuper de ses lèvres qui avait aussi pris pour leurs grades, elle souleva son menton et croisa son regard, "zeke..." soupira t-elle, pensant à haute voix, puis elle appliqua le tissu sur la bouche écorchée du jeune homme. elle voyait bien que même si il faisait en sorte de contenir sa douleur, elle était bien là, alors elle lui donna sa main libre, pour qu'il la serre à la moindre brûlure, puis aussi pour lui montrer qu'elle était là, qu'elle serait toujours là.

il comprend pas pourquoi elle s'énerve fran à hausser le ton pour rien. elle a les sourcils froncés et y a une petite voix au fond de lui qui lui donnerait envie d'y placer son doigt pour les faire revenir à la normale, mais elle refuse de prendre sa chemise et ça le fait tiquer, zeke. oh faut savoir ce que tu veux aussi, mouchoir pas mouchoir, chemise pas chemise. qu'il râle en enfilant sa chemise sans prendre la peine de la boutonner. parce qu'elle ne lui laisse pas le temps d'aller au bout de ses mouvements plus lents qu'à l'accoutumés, les connexions nerveuses ralenties par tout l'alcool qu'il a ingurgité. fran, elle vient le soutenir de son petit corps pour l'entraîner à l'intérieur et ça le fait marrer zeke. parce que la situation est d'un comique sans nom, qu'elle est là toute frêle à supporter son poids. et malgré tout il peut pas se retenir de voir l'ironie du sort, leurs rôles inversés en comparaison de la soirée où elle lui a demander de la rejoindre dans sa chambre. c'est marrant, cette fois c'est toi qui t'occupes de moi et moi qui ai bu. son rire lui provoque presque un hoquet alors qu'il se rend pas même compte de la gravité de la situation. zeke, il est beaucoup trop à l'ouest pour réaliser ce qu'il est sur le point de prononcer, pas même que son cerveau parvient à traiter toutes les informations qui lui parviennent. manquerait plus que je te saute dessus et ce serait du déjà vu, mais inversé. qu'il lance en arquant un sourcil alors qu'elle tente de l'installer sur le rebord de la baignoire. et elle est précautionneuse, fran, à prendre soin de le mettre dans une posture qui le fera pas tanguer. zeke, il l'observe s'agiter, un peu perplexe parce qu'il a pas la sensation d'être autant bourré, qu'y a juste sa tête qui lui tourne d'avoir été cognée. elle le prévient que nettoyer ses plaies risque de lui brûler, mais il hausse les épaules avec nonchalance pas certain de ressentir quoi que ce soir. il se serait cru anesthésié par l'alcool, zeke, mais ses blessures doivent être suffisamment profondes parce que ça vient le piquer doit au coeur. et il grimace, serre les dents, trop fier pour montrer que la douleur peut l'atteindre. j'en ai vu d'autres. qu'il rétorque à ses excuses. zeke, c'est pas la première fois qu'il se retrouve dans cet état. il est trop impulsif, trop téméraire parfois, qu'il en garde encore quelques traces sur son corps. elle lui prend la main et il comprend pas trop pourquoi, mais cette attention lui fait étrangement du bien. alors il la tient, zeke, sans grande conviction. fran, elle pose ses prunelles une seconde dans les siennes, vient murmurer son prénom et ça lui fait bizarre tout d'un coup. zeke, il parvient pas à la quitter des yeux, hypnotisé par les gestes qu'elle fait, par ses traits concentrés. le silence s'installe alors qu'il se perd dans sa contemplation, jusqu'à ce qu'elle vienne appuyer un peu trop fort sur sa lèvre d'ors et déjà gonflée. et ça le réveille, zeke, le sort de ses pensées. je dois être encore plus beau avec mes blessures de guerre. il ironise, parce qu'il a cette faculté à savoir rire de tout, même du pire. qu'il la trouve trop sérieuse et soucieuse alors que lui est déjà passé à autre chose. t'façon il méritait pire que ça ce connard. le ton sec reste amer sans dévoiler les véritables raisons qui l'ont poussé à le confronter.

aller retour entre le lavabo et le visage de zeke, elle a l'impression qu'elle n'en finira jamais, il est bien amoché et ça l'attriste frances de le voir dans cet état, c'est toujours difficile de voir un ami blessé, mais savoir que cet ami est zeke, c'est encore pire, un déchirement. elle tapote doucement pour éponger le sang, sur son arcade sourcilière, sa bouche, son front, son menton, le silence règne, à vrai dire le temps n'est pas à la fête, et fran ne trouve aucun mot pour détendre l'atmosphère, à vrai dire elle n'en a pas envie, parce que ça n'a pas lieu d'être, parce que zeke vient de se faire casser la gueule pour une raison qu'elle ignore encore, tout ce qu'elle veut c'est le soigner, qu'elle le laisse ce soir en un meilleur état que celui actuel. puis là, sous l'effet de l'alcool sans aucun doute, zeke balance une bombe, une phrase qui bloqua l'espace de quelques secondes l'entièreté du corps de frances. un retour en arrière vers cette soirée qu'elle tente en vain d'oublier, ce geste maladroit dont elle ne se pardonnera pas de si tôt. elle reprend sans commenter ses paroles, parce qu'il est bourré et que ça ne sert à rien, qu'il ne pense pas ses mots et que fallait qu'elle fasse avec. la demoiselle s'attarde sur ses lèvres sacrément touchées par les poings de son adversaire, elle sent le regard de zeke posé sur elle, mais sa concentration est prise ailleurs, elle s'inquiète. c'est encore une fois le brun qui la sort de ses pensées, "j'aurais préféré ne pas avoir à jouer l'infirmière ce soir zeke..." dit elle en continuant à panser ses plaies, "... et t'as pas besoin de ça pour l'être." finit-elle en le fixant. fran repartit une énième fois vers l'évier pour essayer de nettoyer le sang déposé sur la serviette autrefois blanche, et même si elle lui tournait le dos, elle entendit au ton dans la voix de zeke l'amertume de ce dernier, "comment ça ?" questionna t-elle, lui faisant maintenant face, laissant le bout de tissu nager dans un peu d'eau, "ne me dis pas que tu as porté le premier coup ?" regard interrogateur, curieuse, mais surtout anxieuse de la réponse et de la possible déception de savoir que le premier geste violent ai pu être asséné par zeke lui même.

il percute pas tout de suite zeke, qu'elle est en train de panser ses plaies et que ça puisse la blesser. elle est trop fragile, fran, trop innocente pour avoir à supporter tout ça, lui dans cet état. parce que zeke, il est jamais plus insupportable qu'alcoolisé et que s'il a pour l'instant eu que le rire à lui offrir, tout pourrait encore changer. elle a beau appuyer là où son corps est meurtri, elle est douce, fran, trop pour ce monde sans doute. puis y a cette phrase qui vient lui faire réaliser le rôle qu'il la pousse soit disant à prendre contre son gré. zeke, il prend conscience qu'elle a pas envie d'être enfermée avec lui dans cette salle de bain, à jouer les infirmière, à rire de ses actions sans se focaliser sur le sérieux de la situation. t'as pas à le faire alors. je t'ai rien demandé de toute façon. le ton est trop sec pour paraître aimable et c'est sans doute l'ivresse qui parle pour lui, mais au fond zeke est blessé par la réflexion. lui pourtant pas susceptible pour un sous, part une fois de plus au quart de tour. alors il se lève, ferme un oeil l'espace d'un instant pour calmer une céphalée fulgurante mais furtive et la rejoins près de l'évier. elle semble surprise fran, presque sur le qui vive. quoi ? tu vas encore me gronder c'est ça ? l'arcade gonflée qui se redresse avec difficulté, il la regarde droit dans les yeux zeke. et il joue au con, parce qu'il se rend pas bien compte de tout ce qu'il dit et ce qu'il fait. que de toute façon il est fort probable qu'il ne s'en souvienne pas demain. nooon, zeke, faut pas taper. je suis une grande fille je peux me débrouiller toute seule. imitation minable d'une voix aigue qui se brise à cause de ses cordes vocales abîmées dans la soirée. il en est presque méchant zeke et peut-être qu'au fond il cherche un peu à la heurter plus que de simplement la secouer. inexpressif il vient attraper la serviette derrière elle, laissée à l'abandon dans l'évier. sans la quitter du regard, c'est ses phalanges qu'il vient essuyer du sang qui doucement commence à sécher. j'te jure des fois on dirait ma mère. et ça a rien de sexy, crois moi. yeux levés au ciel, il jette la serviette là où il l'a trouvé, se retourne et s'apprête à filer.

frances elle a toujours été considérée comme la maman du groupe, la conseillère, l'oreille attentive, l'épaule sur laquelle pleurer, et parfois avec sa naïveté, sa maladresse, elle peut mal faire sans le vouloir. seulement ce soir elle ne comprend pas, elle est là, les mains tachées du sang de zeke, voulant juste soigner ses blessures, s'inquiétant de son état et le voilà qui d'un coup change de ton, prend la mouche. sourcils arqués la brune ne sait que dire, un peu perdue face à la situation qu'elle est en train de vivre actuellement. elle veut dire un truc, réagir à cette phrase piquante qu'il vient d'avoir à son égard mais elle laisse passer, il est bourré ça ne sert à rien. puis là alors qu'elle est près du lavabo, le questionnant sur les faits arrivés quelques minutes auparavant, il se rapproche, le visage fermé, elle ne l'a jamais vu comme ça zeke, pas envers elle en tout cas, alors elle veut reculer se heurtant à l'évier dans son dos, elle s'y accroche avec ses deux mains, comme si ça allait changer quelque chose, puis le ton monte encore, la colère se ressent dans la voix du brun et frances elle comprend pas. elle sent les larmes monter à chaque mot qu'il crache, et puis de la colère aussi, parce qu'elle aurait pu le laisser dans sa merde, au sol, au vue de tous comme une bête de foire alors que les autres se sont barrés le laissant seul, mais elle est restée, parce qu'elle tient à lui, parce que c'est zeke et que pour fran il n'est pas n'importe qui. il termine de la bombarder de mots cinglants et elle est là, prête à exploser, une bombe émotionnelle dans un si petit corps, le voilà qu'il lui tourne le dos, elle aurait pu le laisser partir, mais c'était trop, "c'est bon t'as finis ?!" qu'elle lâche finalement, "t'es qu'un con zeke leahy, je sais pas si tu veux me faire payer un truc en me balançant tout ça mais je pense pas l'avoir mérité..." il ne lui fait toujours pas face mais elle ne se défile pas, ne comptant pas le laisser partir comme ça, "...putain mais zeke..." sa voix se casse sous les larmes qui apparaissent finalement, elle essuie les première gouttes du revers de sa main avant de continuer, "...je tiens à toi comme à personne d'autre sur cette terre putain, alors ouais je suis peut être chiante parfois,...souvent, mais je le fais pas exprès..." elle a envie de lui hurler de la regarder, elle lui ouvre son coeur et il ne daigne même pas poser un regard sur elle, "...je sais que tu auras oublié ça demain, quand l'alcool se sera évaporé...putain mais tu comprends vraiment rien." elle vient s'assoir sur le rebord de la baignoire, vidée de toute énergie, elle lui en veut au fond, mais elle sait qu'il ne parle pas en son âme et conscience.

zeke, il explose sa négativité sans se soucier de pouvoir la blesser. il vide ce sac qu'il n'imaginait pas aussi plein, en versant son venin vers frances qui n'a pourtant rien demander de plus que de pouvoir l'aider. et il est ingrat zeke, parce qu'elle lui a rien fait dans le fond frances. elle a toujours été là pour lui comme il a toujours été là pour elle, mais y a tout ce qui garde au fond de lui qui ressort sous l'effet de l'alcool, comme une bombe à retardement qui fait plus de dégâts que ce qu'il aurait voulu. zeke, il se libère, mais ça ne le rend pas plus léger. ça ne lui fait pas le bien qu'il aurait un instant pensé. et il a le culot de vouloir se tirer, de cracher ses mots de salauds et de la laisser planter. après ce qu'elle vient de faire pour lui et ce qu'il vient de lui faire subir. mais fran, elle ne le laisse pas s'en sortir comme ça. la phrase directe qui le stoppe dans son avancée. la main sur la poignée de la porte, il reste planté, les yeux rivés sur cette planche de bois qu'il laisse fermée. et y a tout ses mots qui viennent le heurter un à un. ses paupières qui se ferment quand l'écho de ses sanglots lui parviennent et le piquent droit au coeur. c'est pas ce qu'il voulait, zeke, loin de lui l'envie de lui faire du mal. il a simplement pas pris le temps de penser parce qu'il est pas en état de fonctionner correctement. et y a la suite des ses mots qui vient faire écho à ses pensées. il s'en veut zeke, plus qu'il n'oserait l'avouer. les yeux toujours fermés il a le souffle lourd, les lèvres pincées. c'est vrai que lui aura tout oublier demain quand fran, elle devra vivre avec les souvenirs de son amertume. de cette méchanceté mal placée qui ne lui était normalement pas destinée. parce qu'elle mérite définitivement pas de devoir encaisser tout ce qu'il vient de lui reprocher. je comprends vraiment rien ? sa voix résonne dans le silence de ses pleurs alors qu'il lui tourne toujours le dos. peut-être parce que t'oses rien me dire de sérieux même si tu prétends le contraire. zeke, il fait référence à cette impression qui ne l'a pas quitté depuis qu'ils ont passé la soirée ensemble dans sa chambre. cette sensation d'être délaissée, mis de côté, évité pour des raisons qu'il ne parvient pas à comprendre. le soupire s'échappe de ses lèvres lorsqu'il se retourne enfin, l'observant assise là où était sa place quelques minutes plus tôt. parce que tu crois que tu sais tout de moi peut être ? de ce que je pense ? que tu comprends tout ce qu'il se passe là. la phalange sur sa tempe, le ton est plus posé que celui qu'il a pu laisser s'échapper tout à l'heure. et t'as raison j'aurais probablement tout oublié demain alors autant en profiter. et il s'approche doucement, hésite un instant à s'accroupir pour être à sa hauteur, mais se glisse simplement face à elle. vas-y, je t'écoute, vide ton sac. à moins que tu préfère que ce soit moi qui parle en premier ? il est pas assez conscient pour regretter ce qu'il dit, zeke, pas pour l'instant. et s'il pense avoir des choses à dire, jamais il ne s'y serait osé s'il n'était pas totalement bourré.

dépitée, déçue, désemparée, frances ne savait plus quoi dire ni quoi faire face à un zeke complètement saoul. il débitait des flots de paroles plus blessante les unes que les autres et même si elle savait que son taux d'alcoolémie en était la cause, elle se demandait au fond d'elle si il ne pensait pas quelques uns de ses mots. quand il finit par se tourner pour lui faire face elle l'observe, ses gestes, ses traits du visage, tout est fermé et si froid. fran ne prétend pas tout savoir de lui et de ses pensées, elle ne l'a jamais dit ainsi, elle a envie de se lever et lui mettre une bonne gifle pour lui remettre les idées en place et lui faire comprendre qu'à force de jouer au con il va perdre beaucoup plus qu'il ne le pense, et que son état actuel ne serait pas une raison valable, puis finalement le ton se fait plus calme, et il l'a prend au dépourvue. zeke est là face à elle, prêt à entendre ce qu'elle a à dire, et vu la situation elle ne sait pas si c'est une bonne chose, si ça ne fera pas qu'empirer les choses, que ce soit elle ou lui qui parle d'ailleurs. "pfff...n'importe quoi." qu'elle finit par lâcher, elle sent son coeur s'emballer, doutant de sa faculté à lui dire ce qu'elle a sur le coeur et surtout ayant peur de sa réaction face à ce qu'elle pourrait lui dire. et puis zut, elle en a gros sur la patate frances, d'écouter, d'aider et de ne jamais vider son sac sans avoir peur de blesser ou de mal faire. "oh et puis merde ! ouais j'ai des choses à dire ! ..." elle s'arrête quelques secondes sondant la réaction à ses paroles dites sur le ton de la colère, "... tu comprends rien, parce que j'agis pas comme ça avec toi pour te faire chier !" elle ne retiens pas ses mots, les paroles afflue sans contrôle, elle se libère de tout ce qu'elle garde au fond d'elle depuis un certain temps, "et je sais pas comment te faire comprendre les choses, parce que j'ai pas envie de tout gâché, parce que toi zeke t'es la seule personne sur terre que j'ai pas envie de perdre..." sa voix se casse à nouveau, "...parce que si je t'ai plus à mes côtés je m'écroule." soupire pour ponctuer sa phrase, elle s'attend à recevoir une nouvelle vague de la tempête zeke, elle ne sait pas comment il va réagir, mais maintenant impossible de retourner en arrière.

zeke, il aura beau se dire que c'est l'alcool qui le pousse à prononcer des mots sans les penser, une partie de lui continuera à lui faire remarquer que quelque part, au fond, une partie n'est pas infondée. ce n'est pas tant contre elle cette rancoeur qu'il vient déverser, mais elle est là, en face de lui, frances qu'il vient matraquer plus que désiré. il la provoque, zeke, la pousse à bout sans doute pour la voir riposter. et elle pointe en touche, fran, rejette sa proposition qui aurait pourtant pu les aider. crever l'abcès pour mieux repartir sur le bon pied. il s'apprête à prendre la parole à sa place, mais elle vient lui couper le souffle en se décidant finalement de s'exprimer. la surprise et la curiosité dans le fond de son regard il la toise dans l'attente de ce qu'elle a à lui dire. et il encaisse, zeke, plus que ce qu'il n'aurait imaginé. elle qui ne voulait pas parler se retrouve finalement à déverser les mots sans s'arrêter. des paroles dont il peine à en comprendre complètement le sens. frances, elle a beau lui parler elle est pas assez directe pour son esprit embrumé. il plisse les yeux, zeke. il fronce les sourcils parce qu'il cherche à comprendre où elle veut en venir. ce qu'elle entend par s'écrouler et comment elle en est arrivé à le mettre sur un piédestal quand lui se comporte comme un con avec elle. sa voix se brise et y a tout son corps qui lui hurle de la prendre dans ses bras, d'arrêter ce manège ridicule et de retrouver leurs habitudes. mais il reste fermé, zeke, bien trop pour que ce soit supportable, même pour lui même. il reste fermé, parce qu'il sait que, même s'il s'en souviendra pas le lendemain, ce qu'il aura à dire sera un pas de plus qu'ils ne pourront pas reprendre. pourquoi tu penses que tu pourrais me perdre en parlant sincèrement ? la question est pensée à haute voix. et il est sincère, zeke, parce qu'il parvient pas à comprendre comment ce peut être elle qui craint de le perdre quand c'est lui qui fait tout de travers. et tu devrais pas faire tourner ton monde autour d'un mec comme moi, je te l'ai déjà dit. c'est ce qu'il s'est toujours évertué de répéter. zeke, il a mis un point d'autre à bâtir un mur pour forcer des limites entre eux parce qu'il se connait suffisamment pour savoir qu'il n'est pas bon pour elle et que, quoi qu'il fasse, il finira indubitablement par la blesser ou pire, la perdre. je mérite même pas que tu continues à me parler en fait. après tout ce qu'il a dit, tout ce qu'il a fait. elle est trop bien pour lui fran, parce que trop généreuse, trop aveuglée par sa bonté. et crois moi ça me fait chier parce que tu m'as mis des images dans la tête que j'arrive pas à enlever. des trucs auxquels je devrais même pas penser. les mots sortent de sa bouche et il sait qu'il finira par les regretter, mais pas maintenant, pas quand il se dévoile sincèrement. même s'il est ivre et qu'il se rend pas compte de tout ce qu'il dit, y a son regard qui vient trahir la véracité de ses paroles. et y a aucun monde où c'est toi qui pourrait gâcher quoi que ce soit. je suis capable de le faire suffisamment pour deux. parce que fran n'est que lumière et qu'il se refuse d'éteindre la flamme qui brille dans ses yeux quand elle lui offre ses sourires, qu'elle se loge dans ses bras avec une si grande douceur qu'elle ne devrait pas être permise.

il l'a écoutée attentivement et maintenant la bombarde de question, elle ne sait plus où donner de la tête fran, elle essaye d'en placer une mais zeke surenchérit à chaque fois. il parle sans s'arrêter contre argumentant chacune de ses phrases dites auparavant, et ça l'énerve fran. avec zeke ça a toujours été différent, depuis leurs rencontres à cette fameuse fête, ce soir là elle ne s'attendait pas à connaître une personne qui allait littéralement bouleverser sa vie, elle y allait avec kylian pour s'amuser, passer un bon moment, et comme quoi le destin fait bien les choses, voilà que le brun s'est retrouvé sur son chemin et depuis n'a jamais dévié de route, pour son plus grand bonheur d'ailleurs. alors oui leur relation à tout les deux a toujours été catégorisée comme fraternelle, mais depuis l'autre soir, celui où elle a merdé fran, ça se bouscule dans sa tête, elle s'en pose des questions, et elle est tellement lâche, elle a tellement peur que ça change les choses, de le faire fuir, qu'elle a pas osé lui en parler et qu'elle a préféré se foutre des œillères et l'ignorer contre son gré. et les voilà ce soir, l'un le visage tuméfié et alcoolisé plus qu'il ne devrait l'être, l'autre perdue dans ses sentiments ne sachant pas ouvrir son coeur alors qu'elle en a l'occasion. une scène rocambolesque se joue actuellement dans cette salle de bain, frances et zeke en personnages principaux. elle l'écoute, chaque mot, mais la dernière phrase qu'il prononce la brise, et là, dans un élan de courage porté par l'adrénaline qui doit couler à foison dans ses veines, elle se lève d'un bond et ne le laissant pas finir sa phrase l'embrasse. elle tient son visage entre ses mains et ses lèvres sont posées sur les siennes, une certaine impression de déjà vu mais là frances est en pleine possession de ses moyens et si il ne comprend pas ses mots, il comprendra peut être son geste. ça n'a duré que quelques secondes avant que la brune ne se détache, lui faisant face sans rien dire, elle même surprise par ce qu'elle venait de faire. les bras le long du corps, le coeur battant la chamade, le souffle court. fran allait peut être regretter son action, mais foutue pour foutue, vue comme la soirée était partie, elle préférait faire cette chose à laquelle elle pensait beaucoup trop souvent depuis quelques jours, car elle préférait vivre sans regret.

il se libère d'un poids tout en en créant un autre, à délier ses lèvres avec autant de sincérité. zeke, il pose les mots sur des pensées qu'il peine à assumer, qu'il voudrait refreiner mais qui reste irrémédiablement ancrées. et il pourrait continuer encore longtemps, se livrer comme jamais il ne l'a fait auparavant. il a tant de choses à dire, zeke, des choses qu'il garde au fond de lui parce qu'il se répète qu'il a pas le droit de les penser. lui qui ne songe si rarement aux conséquences de ses actes, se comporte de façon si délicate avec frances. parce qu'elle est cette fleur qui résiste à la tornade de la vie, qu'elle est la lueur de pureté venu l'illuminer. et si elle n'a rien envie de gâcher entre eux, zeke ne peut que la comprendre car la perdre serait un cataclysme. il s'est attaché à elle plus qu'il ne l'aurait voulu et même s'il s'est toujours efforcé de ne pas le voir, il l'a toujours été plus que ce qu'il voulait bien assumer. c'était pourtant évident, zeke qui se comporte avec elle à l'antipode de ce qu'il est d'ordinaire, qui se découvre des faces cachées que personne, pas même lui, n'aurait suspecté. il est en pleine dans une tirade, à guetter la moindre de ses réactions quand elle vient une fois de plus le surprendre pas ses actions. le mouvement est trop rapide pour qu'il l'anticipe. fran qui se lève et vient joindre ses lèvres aux siennes. c'est d'abord la douleur qui le frappe, celle de sa blessure trop fraîche pour ne pas le torturer. puis la réalité qui le percute quand finalement elle s'éloigne et lui échappe. et y a ce sentiment de déjà vu, ce baiser volé qu'elle vient répéter. zeke, il se souvient de la façon dont il a réagit, de cette maîtrise de soi dont il a fait preuve ce soir là. il avait le parfait contrôle de son corps, de ses actions, et a eu la décence de les retenir d'aller plus loin. parce qu'il était sobre et qu'elle était bourrée. mais ce soir les rôles sont inversés et c'est pourtant à nouveau elle qui vient l'embrasser. fran, elle vient concrétiser ce qui, depuis des jours, est venu le hanter. mettre des gestes sur des mots qu'elle peine à prononcer. et zeke, il a pas le coeur de l'empêcher de commettre l'irréparable parce que ça lui a coûté beaucoup trop cher la dernière fois. il a pas non plus tout sa raison, pas suffisamment pour s'empêcher de lui répondre, lui rendre ce qu'elle a osé faire en première. les paumes encadrant son visage, il prend possession de sa bouche, le souffle court, incapable de s'arrêter. et tant pis si ça lui brûle, tant pis si ça fait mal. tant pis s'ils le regretterons. y a que leurs envies, que cet instant qui comptent.

frances elle est pas du genre impulsive, elle aime organiser, préparer à l'avance, ça l'angoisse de faire les choses à la va vite parce qu'elle a cette volonté de bien faire, ce perfectionnisme qui coule dans ses veines. certains la voit comme la coincée de service, pendant longtemps elle a été la fayotte, d'autre la dise sainte nitouche, ne la prenne que pour une fille à papa, mais elle est loin de tout ça fran, si elle n'ose pas c'est qu'elle a juste cette peur constante de mal faire, cette angoisse de l'abandon, parce que ce qu'elle a, peut importe le domaine, elle a trimé pour l'avoir, ça ne s'est pas fait en un claquement de doigt, et aujourd'hui elle ne changerait sa vie pour rien au monde. l'ambiance dans la salle de bain a complètement changé, plus aucun mot n'est prononcé, les regards, les gestes parlent assez. alors que ses lèvres se séparent de la bouche abîmée de zeke, elle retient son souffle, attendant sa sentence, mais elle n'aurait jamais cru à ce qu'il allait arriver par la suite, même pas le temps de dire ouf qu'elle sent les mains du jeune homme entourer son visage pour à nouveau sceller leurs bouches pour un second baiser. même dans ses rêves les plus fous frances n'aurait pas pu imaginer une telle scène, c'était irréel, elle hésitait à se pincer pour voir si tout cela n'était pas qu'un songe inventé par son subconscient. une fois le baiser terminé, la brune décida de briser le silence qui envahissait la pièce, "voilà ce que j'avais à te dire." et elle espérait que malgré l'alcool qui embrumait les pensées du garçon le message avait été clair et que le bisou rendu n'était pas juste fait dans la spontanéité du moment. "et j'avais...j'ai peur que ça ne soit pas réciproque, alors j'ai rien dit, parce que notre amitié est plus importante que tout le reste..." elle ponctua dans un soupir, baissant les yeux et triturant ses doigts, "...TU es plus important que tout le reste, que tu le veuilles ou non." elle se rassied sur le rebord de la baignoire, jouant toujours avec ses mains, réalisant petit à petit ce qu'elle venait de faire, mais ne regrettant rien.

zeke, il sait qu'il a merdé au moment même où il a posé ses lèvres sur les siennes. pourtant, il ne parvient qu'avec difficulté à se défaire de ce baiser, trop absorbé par la tentation qui le tiraillait depuis des jours. et cette sensation d'être allé beaucoup trop loin ne fait qu'empirer lorsque frances brise le silence, qu'elle s'ouvre à lui parce que mise en confiance. il a les palpitations qui s'accélèrent, zeke, pas certain de pouvoir se dépêtrer de cette situation qu'il a dans un sens lui même amené. et s'il l'écoute en silence c'est le bazar complet dans sa tête, les voix qui se superposent et lui hurlent chacune un avis différent. il n'entend presque pas sa dernière phrase qui pourtant aurait eu raison de lui, bien trop focalisé sur les mots qu'elle vient de prononcer. parce que fran, elle parle de réciprocité et il sait pas quoi penser. zeke, il est complètement perdu, incapable de savoir de quoi elle veut vraiment parler. il ne sait pas lui même ce qu'il ressent, ce qui l'a poussé à lui rendre son baiser contrairement à la fois précédent où il a tout écourté. c'est peut-être la peur, le déni, ou simplement de l'insensibilité, mais zeke il s'efforce de croire que de son côté tout ceci n'est qu'une histoire d'attirance, de pulsion, d'envie. et il sait plus quoi lui répondre parce qu'elle s'est ouverte et il craint à nouveau de faire un pas de travers. mais la question lui brûle bien trop les lèvres pour ne pas être prononcée, qu'elle bouscule tout dans sa tête et l'empêcher de correctement penser. attend, fran. je suis pas sûr de te suivre. et bordel ce qu'il a mal au crâne, à trop réfléchir. il le sait, le voit à son regard, qu'il ne réagit pas comme espérer. que quoi soit réciproque ? il pourrait lui dire combien il tient à elle, combien elle aussi est plus importante que le reste, mais il en fait rien zeke. il en fait rien parce qu'y a cette foutue question qui le tourmente et dont il a besoin de savoir la réponse qu'importe les conséquences.

elle sait pas trop ce qui lui arrive ce soir, ce regain de confiance en elle qui lui manque à l'habitude, de base elle venait juste passer une soirée tranquille pour décompresser, elle se retrouve dans un salle de bain avec son meilleur ami blessé à qui elle déballe ses sentiments. une histoire sans queue ni tête qu'elle n'avait pas imaginé arriver de si tôt. fran se torture l'esprit depuis des jours, elle vient de vider son sac, du moins une grosse partie, mais pourtant y'a un truc, un arrière goût amer qui fait que malgré ça elle ne se sent pas plus soulagée qu'il y a quelques minutes. et les paroles de zeke ne vont pas arranger les choses. malgré le fait qu'elle a le regard baissé, focalisé sur ses mains, elle ressent le regard du jeune homme posé sur elle, elle n'ose pas se confronter à lui, sa lâcheté reprenant le dessus. puis le couperet tombe, elle le savait, elle se doutait que tout ça avait été trop vite et trop loin d'un seul coup, vient donc le temps des regrets, l'envie de disparaître de devenir une souris et de pouvoir se faufiler dans un trou pour ne jamais plus en sortir. elle se répète en boucle qu'elle n'aurait pas du, parce que si c'était déjà bizarre entre eux depuis le soir où fran avait trop bu, à partir de maintenant ça le serait d'autant plus, et la brune s'en tenait entièrement responsable parce que de toute manière c'était le cas. la question de zeke résonnait dans son esprit, elle avait l'impression d'avoir l'épée de damoclès au dessus de sa tête, prête à tomber si la mauvaise réponse sortait de sa bouche. elle avait l'impression que depuis tout à l'heure chaque mot qu'elle prononçait, chaque geste qu'elle osait faire était un pas en plus vers la tombe qu'elle était en train de se creuser, alors au point où elle en était, comme aucun retour vers le passé n'était possible, elle osa dire ces mots dans un calme olympien, "le fait que...que je crois que je t'aime." voilà c'était dit, elle venait peut être de sceller la fin d'une ère, la fin d'une amitié qui pouvait faire rêver, qui pouvait être enviée. elle ne savait pas ce que les derniers mots qu'elle venait de prononcer allait avoir comme conséquence mais elle n'avait plus d'autre choix que de les assumer.

il se décompose, zeke. au fur et à mesure qu'elle lui dévoile ses pensées, il perd de sa couleur. et s'il ose prononcé cette question qui le turlupine depuis qu'elle s'est mise à parler, il ne fait que la regretter. parce que fran vient prononcer des mots auxquels il s'attendait malgré lui, mais qu'il repoussait. des mots qu'il aurait souhaité ne jamais entendre, même dans son état d'ivresse. il reste immobile un instant, incapable de réagir autrement qu'en la regardant le regard lointain perdu dans ses pensées à se demander si ses oreilles ne lui font pas défaut. et y a les secondes qui passent et le silence qui reste. zeke, il essaie à plusieurs reprises de sortir des mots de sa bouche, mais ce n'est que le son de sa surprise qui se fait entendre. puis c'est la négation qui s'installe, qui fait se secouer son visage. il ne peut pas accepter zeke, il ne peut pas l'entendre dire ce genre de chose sans s'attendre à ce qu'elle se rétracte comme elle l'a déjà fait. et c'est ce qu'il voudrait finalement, qu'elle se mette à rire et qu'elle le rassure en lui rétorquant que ce n'est qu'une énième blague mal placée. c'est qu'il voudrait mais il sait, zeke, il sait que ça n'arrivera pas, que ce n'est pas le cas. que maintenant qu'il l'a poussé à bout elle ne lui dit plus que la vérité. tu crois, mais non. c'est plus un ordre qu'une observation. zeke, il a l'anxiété qui lui coule contre le frond, les mouvements saccadés parce que complètement paumé. c'est pourtant lui qui l'a cherché en la forçant à se dévoiler, c'est lui qui l'a poussé à lui dire la vérité et maintenant il regrette zeke. il regrette parce qu'il se retrouve comme un idiot, incapable de lui répondre parce que l'envie de s'enfuir en courant est beaucoup trop forte. je crois ... je crois que je devrais rentrer, me désinfecter et me reposer. et il s'en veut tellement zeke, qu'une boule d'angoisse se forme au creux de son estomac. il aimerait se pincer, compter ses doigts pour se rendre compte que tout ceci n'est pas la réalité. qu'il est assommé et que demain il se réveillera et que rien de tout ça ne se sera passé.

du plus loin qu'elle se souvienne, c'est la première fois qu'elle ose dire ces mots à un garçon, du moins en le pensant réellement, ces deux mots si simples, si beaux mais si compliqué à prononcer quand ils ont vraiment du sens. ce je t'aime là c'est pas le même qu'on pourrait dire à un parent, à un ami, c'est celui qui vient du plus profond de son coeur, qui dégage toute l'honnêteté qu'on peut avoir, il est pur, il est rare. mais frances elle ne trouve jamais les bons moments pour le sortir, elle n'y arrive déjà pas avec quelqu'un qu'elle connaît peu, mais alors là, avec une des personnes dont elle est la plus proche c'est un désastre, son monde s'écroule quand elle voit sa réaction, ce visage qui se décompose, ce regard dans le vide, puis encore une fois la négation, elle pourrait le supporter si c'était sur un débat politique ou sur l'actualité, parce que chacun à ses opinions et c'est comme ça, mais là on parle de ses sentiments, de ce qu'elle ressent, ce qui l'a rend limite malade, et personne ne peut lui dicter ça. mais elle a bien compris, que tout ce qui venait de ce passer, ce baiser rendu avec tendresse, ce n'était que du vent, un geste poussé par l'alcool et l'instinct masculin sans doute, parce qu'au final zeke n'était qu'un homme. elle l'entend parler de rentrer, c'est donc là que tout s'arrête, elle n'a plus la force de faire un effort, de le retenir, lui prendre la main, le bras, lui dire un mot qui pourrait tout changer encore une fois, parce qu'elle a peur que peut importe ce qu'elle fera ça ne servira qu'à empirer la situation. elle sent son coeur se briser, drôle de sensation, et la seule chose qu'elle trouve à dire sur l'instant c'est "je vais te commander un uber." elle sort son portable, pianotant sur l'application. elle se rend compte de tout, elle a envie d'exploser en sanglot mais rien ne vient, elle est vide. à l'habitude elle lui aurait demandé un câlin, quelque chose pour la rassurer, mais même pour ça elle redevient lâche.

jamais il aurait pensé se retrouver dans une situation de ce genre là. zeke, il a pour habitude de se fermer à de telle éventualité. il coupe court à toute relation avant même que l'attachement pointe le bout de son nez pour justement éviter de se confronter à la violence des sentiments. et il a jamais menti sur ses intentions avec les femmes, il s'en est même toujours vanté de ne pas être du genre à s'attacher. zeke, il est droit dans ses baskets et pourtant il se sent comme une merde face à une frances qui lui ouvre les portes de son coeur. et y a une partie de lui qui lui en veut d'être allée aussi loin parce qu'elle savait forcément comment il était, qu'elle devait se douter qu'il réagir ainsi. il a toujours été honnête avec elle, même quand il lui rappelle qu'il n'est pas fait pour elle il y a quelques minutes à peine. elle était prévenue fran et c'est sans doute pour se déculpabiliser un peu qu'il se focalise sur sa culpabilité à elle. l'ambiance à de nouveau changer entre eux, aussi froid qu'elle était brûlante l'instant d'avant. elle se propose de lui commander un uber et zeke, il cherche son portable en vain parce qu'il refuse qu'elle lui paie quoi que ce soit. merci, je te rembourserais la course. elle voudra refuser il le sait, mais y a quelque chose dans le ton de sa voix qui lui indique qu'elle aura beau essayer elle ne pourra pas le faire changer d'idée, qu'il la remboursera quoi qu'il arrive tant et si bien qu'il s'en souvienne. zeke, il amorce un geste de la main pour la poser sur son épaule, mais son bras s'écroule contre son corps avant même de la frôler. et dans tout ça il a retrouvé un peu de sa lucidité, l'alcool s'étant progressivement estompé. c'est un lourd retour à la réalité qui le frappe et l'écrase. bonne nuit. qu'il trouve simplement à lui dire avant de s'éclipser, de lâchement la laisser dans cette pièce où elle ne cherchait, à l'origine, qu'à l'aider.