on the border - vega ceccaldi
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Re: on the border - vega ceccaldi
elle porte le crasseux sur son échine comme une enveloppe fade qui lui donne des airs sibyllins. vega, dont les traits mutins se sont échappés au profit du sombre triste aux couleurs de la grisaille qui gronde, apache. l'espiègle lueur en tâche contre ses iris fanés, victime de la médiocre existence qu'elle a choisi de mener. la laideur civile en est devenue presque supportable quand les habitudes s'immiscent en griffes autour de son myocarde fatigué de l'adaptation rude à l'univers sépulcral qu'elle ne se serait jamais hasardée à composer. de sa tour d'ivoire, princesse déchue aux rêves bafoués, les contes innocents portent l'expression des damnés. elle qui se voyait en songes sillonner un monde pigmenté par le fard lyrique de ses lectures compulsives, se retrouve cloîtrée entre quatre murs, les plantes glissantes sur les rivières pourpres. la mine défraîchie de s'être faite enfler. elle a le sentiment de trahison qui barre son poitrail et qui la pousse à une méfiance asphyxiante. son naturel avenant cadenassé par peur de représailles, elle s'avance les lippes aphasiques, le visage tourné vers l'immondice qui jalonne son terrain de chasse - une mascarade, vega ne poursuit plus que des figures sans âmes qu'elle ne parvient pas même à édulcorer. manège malsain tourné en dérision, même l'imagé n'a plus sa place pour combler le vide sous son plexus.
la solitude du cœur qui ignore la foule.
mais son minois attise la fièvre bacchanale des libidineux, tandis que la fraîcheur de sa chair transpire des fantasmes frelatés. vega, elle attire les érotomanes par la chasteté de ses traits, par ses attitudes de gamine en manque affectif plaquées en chimères sur ses prunelles enflammées d'un désir bancal. l'allure désinvolte qu'elle arbore malgré elle, en souvenir de sa grace d'antan, évoque la démarche louve faisant frissonner l'échine et dresser la verge. elle envoie pourtant valser, la délicate politesse au bord des lèvres, les phalanges baladeuses et propositions lascives de clients avides. vega, c'est cette ombre ravageuse qui sillonne les dortoirs, sème la ferveur de ses jambettes et récolte des œillades perverses. le désir sourd, le dégoût amer.
elle foule l'asphalte de ses tennis blanches noircies par l'usure, la mine fatiguée étirée sous les néons de l'enseigne. en murmure contre sa caboche, elle compte les chambres qui s'écoulent une à une sur le fil de son avancée. elle est éteinte sous le nocturne, pas monotones, elle s'active en automate quand ses jointures rencontrent le froid de l'ébène. les pulpeuses fallacieuses, elle s'habille en comédie dans sa démarche de satisfaire le consommateur. room service elle s'annonce comme s'il se payait le luxe d'un cinq étoiles, alors que la puanteur du el rancho motel se flaire depuis les limites de la porte des enfers. en quoi puis-je vous être utile ? et l'aurore salace sévit au fond de sa rétine, les hazels braises en concordance avec ses lippes poivrées. la paume vient rudement se poser sur ses reins, entraînant sa carcasse paralysée au contact de son torse pubescent. disons que j'aurais ma petite idée ... elle ne parvient pas à masquer l’écœurement laissant une trace bileuse au fond de sa gorge. vega, le sourire emprunt de nervosité, s'efforce de refréner son envie d'écraser sa paume contre sa babine quand les phalanges, joueuses, s'égarent à la découverte de ses miches. désolée monsieur, mais nous n'offrons pas ce genre de service. l'effluve âpre du tabac froid mêlée au souffle d'ivresse lui dresse l'échine, bien plus encore que la prise acérée de ses ongles contre son corps bandé. elle a les paumes moites en barrière de ses lèvres à la recherche de sa nuque. et le souffle de l'aguicheur s'échappe en saccade contre la finesse de ses clavicules. voyons ma jolie, laisses-toi aller. ton prix sera le mien. elle se sent déglutir, vega, alors que l'humide de ses baigneuses vient caresser sa mâchoire serrée. elle les connait pourtant, ses approches haletantes, convoiteuses. s'en est soustraite à maintes reprises. les hazels sombres fixant l'impersonnel de la chambre qui se dessine en peinture, elle finit par fermer les paupières. harassée.
elle soupire.
peut-être ferait-elle mieux de se laisser aller.
Re: on the border - vega ceccaldi
le crépuscule élève son manteau constellé dans le silence mené par la brise. crinière lâchée soumise à l'agitation du temps, ses prunelles dansent à la poursuite des chimères célestes. à travers la brume qui s'échappe de ses lèvres, l'âcre de la nicotine chipée dans la poche d'un acolyte. vega tue le temps dans une rêverie baladeuse. le motel lui semble si limpide à la lueur du soir, que ses lippes baillent en reflet à la monotonie qui l'assaille. et c'est l'ombre qui surgit au détour d'un couloir, pénètre l'enceinte de sa chambre qui la sort de ses songes. le palpitant bat de sa lutte. elle a l'envie qui la surprend de se défaire des dogmes régis par ses compères, le désir malsain d'évincer cette emprise de fer marquant ses poignets. parce qu'elle ressent encore cet éblouissement admiratif qui l'a parcouru quand ses phalanges ont déposé les clés dans sa paume à elle. jane, qu'elle a marqué en mémoire comme l'étincelle d'une femme nourrissant ses fantasmes d'évasion. vega, elle s'alimente des périples des autres, ceux qu'elle façonne en songe à la manière d'un ébéniste qui offre une renaissance au ségrais. elle reste les iris plantés contre les rideaux dans l'attente de voir la lumière se faner - une manière de se raisonner, lutter contre la rébellion latente, lancinante. mais elle luit dans la pénombre à la lueur d'un phare qui l'attire. papillon cagneux, ses tempes grondent sous l'effet de son myocarde alerté. mais elle se sent portée par les ravages d'une adolescence limitée. à pas feutrées, on croirait qu'elle abdique à son sort prisonnier. mais vega s'échappe du hall les mains prises. un soupire où se mêle exaltation et crainte avant que ses phalanges ne s'écrasent contre le bois défraîchi. et les traits s'éclairent à la lumière de la chambre, le sourire qui oscille face au visage de l'attendue. bonsoir, l'hésitation se note dans le ton cahoteux de sa voix. raclement de gorge, elle cherche à se donner de la contenance. je suis venue pour savoir si, enfin, si tout se passait pour le mieux. elle arbore le sourire des sincères qui élève son coeur pur. les étincelles au fond de la rétine qui appellent à l'asile. j'ai apporté des rafraîchissements, non pas que je veuille m’immiscer .. et pourtant. pourtant elle aimerait tant se voir tendre la main, vega. sentir son palpitant se réchauffer par le contact d'une âme qu'elle voit déjà bercer les songes de son être en perdition. et elle tend les deux bières dégotées dans la réserve, en offrande de cette demande singulière qu'est la compagnie d'autrui.
Re: on the border - vega ceccaldi
elle se paie sa tête, vega, dans l'hilarité d'un reflet édulcoré, tâché de l'usure d'un miroir défraîchi. les commissures retroussées dans un mélange d'appréciation et de raillerie, elle se libère du poids d'un rire, de ceux qui entravent son plexus des émotions bafouées. si la carcasse semble la même, l'enveloppe charnelle la transporte là où les champs des possibles s'écrasent contre les falaises du réel. qui aurait cru qu'une simple pelure suffirait à révéler les charmes désuets ? vega, elle a les phalanges en cascades qui parcourent la mascarade, les hazels avides d'un aspect immolé. elle empeste les quartiers nords et leur immondice luxuriance, dans cette robe finement taillée. et finalement ce qui la porte au dégoût de son portrait, c'est d'aimer ça.
— IN —
elle arbore le loup en comble de sa mutation. une identité empruntée le temps des festivités, masquée par les artifices alloués avec une équivoque générosité. le billet froissé s'échappe de son poitrail dans une provocation qui ne sied que l'amazone nocturne et file entre les phalanges en laissant une trace amère en travers de sa gorge nouée par l'embarras. elle parade avec délicatesse, de ce jeu qu'elle sait éphémère. plaisir malsain pour une gamine abîmée, comme celui qu'on délie en nébuleux derrière les risettes et courbettes des hôtes fallacieux. ses prunelles en vadrouille sondent la foule, pistent la basanée qu'elle a condamnée à une présence forcée. @"luz velasquez" trahie par l'encre qui flanque son épiderme, au milieu de ces semblables, les minois en planque derrière leurs masques. t'es venue. observation perspicace où se mêle un élan de soulagement. le remerciement tacite sur ses lippes étirées, elle s'empare d'une coupe de confiance liquide qu'elle ne savoure pas. faible sous les néons d'un openbar.
ses salutations écourtées par le speech nauséabond de messire hampton, elle n'écoute que d'une oreille ses propres éloges, les lippes plissées d'ennui et d'abjection. seule l'annonce de la coquette somme lui fait relever le regard. elle arbore une moue dubitative quant aux règles de ce jeu qu'elle devine malsain. sourcils froncés, crocs mordants la chaire de ses pulpeuses, vega se questionne sur ses réelles motivations et renfile le machiavélique derrière tant de volonté charismatique. trop tard pour faire demi-tour, elle repense à ce billet chiffonné qui lui redonne ardeur et fougue - dans cette optique de ne pas les avoir dépenser en vain.
le palpitant en chamade elle s'avance à son tour, suivant cet homme qu'il lui semble connaître mais auquel elle ne porte aucune véritable attention. vega est obnubilée par ce défi qui l'attend, persuadée qu'elle peut et qu'elle doit réussir, pour elle, pour montrer à luz que les petits gens sont capables du pire, mais aussi du meilleur. ses phalanges glissent sur le papier glacé extirpé avec délicatesse de son enveloppe. madame hampton a perdu son diamant favori dans un des huit pots situés devant vous. ces pots sont opaques, et vous n'avez aucun moyen de voir ce qui s'y trouve. vous devrez plonger votre main à l'intérieur et fouiller pour retrouver son précieux avant la fin du temps imparti, c'est-à-dire deux minutes. bonne chance ! les prunelles sombres, elle sent le traquenard. face à elle se présentent les huit pots qu'elle observe avec une attention démesurée - comme si de ses iris perçants elle parviendrait à en discerner le contenu.
elle s'attend au pire alors qu'en songe elle revoit le sourire narquois de hampton.
elle inspire et souffle pour se donner du courage.
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